Actualités
Un nouveau cancérogène certain pour l’homme : la pollution atmosphérique
Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a classé, le 17 octobre dernier, la pollution de l’air extérieur, sur l’ensemble de la planète, comme cancérigène avéré (classe 1). Les experts de cette agence estiment qu’il y a « suffisamment de preuves que l’exposition à la pollution de l’air extérieur provoque le cancer des poumons et favorise le cancer de la vessie ». A ces risques de cancers s’ajoutent les pathologies respiratoires et cardiaques sur lesquelles la pollution de l’air a des conséquences néfastes. Or, un nouveau contexte de pollution de l’air est mis en avant : celui de l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des épisodes de pollution au cours des dernières années. La conséquence directe serait le décès de 223 000 personnes pour le seul cancer des poumons à travers le monde. Parmi les sources de "production" de cette pollution, le Circ énumère les transports, les centrales électriques à flammes, les émissions industrielles et agricoles, le chauffage résidentiel et la combustion de matériaux pour faire la cuisine.Ce classement fait écho à la publication par l’Agence européenne de l’environnement (AEE) d’une étude qui met en évidence que 90% des urbains sont exposés régulièrement à des seuils de particules fines (PM 2,5) supérieurs aux recommandations de l’OMS (10 microgrammes par mètre cube d’air) et que 98% d’entre eux ont été exposés en 2011 à des concentrations d’ozone mesurées à des niveaux supérieurs aux seuils de recommandation de l’OMS. Rien de nouveau au plan scientifique mais ce classement vise avant tout la mobilisation politique, à tous les niveaux, nécessaire pour mettre en œuvre des solutions concrètes de protection de la santé des populations.
Accéder au communiqué de presse du Circ
Le Conseil constitutionnel valide la loi concernant le gaz de schiste
En validant la loi Jacob de 2011 interdisant la fracturation hydraulique, le conseil des sages a estimé qu’elle était conforme à la constitution et qu’elle ne bafouait ni l’égalité devant la loi, ni la liberté d’entreprendre, pas plus que le droit de propriété. Le Conseil a écarté les quatre séries de griefs formulés par la société texane Schuepbach à l'origine de la question prioritaire de constitutionalité (QPC).
Concernant les risques pour la santé, le processus d'extraction de ce gaz naturel libérerait des agents hautement cancérigènes. En effet, un certain nombre de produits chimiques sont utilisés et nécessaires dans le procédé de fracturation. Or parmi ces agents chimiques, beaucoup sont neurotoxiques (aluminium, hexane, acrylamide, toluène, xylène...), toxiques pour la reproduction (acide borique, toluène), voire cancérogènes (benzène, formaldéhyde, naphtalène…). De plus, la roche souterraine fracturée peut elle même libérer des substances toxiques, comme de l'arsenic, des métaux lourds (plomb, mercure etc.) ou encore de la "radioactivité naturelle". Ainsi, les polluants s'infiltrent dans les nappes phréatiques et contaminent l'eau que l'on consomme. Outre la contamination de l'eau, les techniques d'extraction du gaz de schiste ont aussi un impact sur l'atmosphère puisque les techniques de forage utilisent des combustibles fossiles tels que le pétrole, qui participent à la pollution et au réchauffement de la planète. L’extraction de gaz de schiste soulève de nombreuses menaces aussi bien pour l’environnement que pour la santé des populations.
Accéder à la décision du Conseil constitutionnel
La problématique des radiofréquences : des conclusions controversées
L'Anses a actualisé son avis de 2009 sur l'impact sanitaire des radiofréquences (RF) sans y apporter de réelles modifications. Elle estime que « compte tenu [des nouveaux éléments pris en compte], il n'apparaît pas fondé, sur une base sanitaire, de proposer de nouvelles valeurs limites d'exposition [aux radiofréquences] pour la population générale ». En conséquence, les recommandations de l'agence n'évoluent sensiblement pas. Pour les adultes utilisateurs intensifs (toute personne utilisant quotidiennement et plus de 30 minutes par jour un téléphone mobile pour passer ou recevoir des appels et durant 20 à 25 ans), elle suggère de recourir au kit main-libre et pour l'ensemble des utilisateurs, elle recommande de privilégier l'usage de téléphones affichant le débit d'absorption spécifique (DAS) le plus faible. L’agence nationale maintient donc son message de prudence, notamment concernant les populations à risques, telles que les utilisateurs intensifs et les enfants.
Cependant, une étude suédoise, parue au début du mois d’octobre, semble aller plus loin dans ses conclusions sur l’impact négatif des RF que l’Anses. L’étude réalisée par l’équipe de Lennart Hardell met en évidence une augmentation très significative du risque de tumeur cérébrale associé aux radiofréquences (RF), puisque ce risque double après 20 ans d’utilisation et triple au-delà de 25 ans. Elle relève également une corrélation entre le côté de la tête où est le plus souvent utilisé le téléphone portable et la localisation de la tumeur. A noter que ces résultats sont en cohérence avec le classement en 2001 des radiofréquences comme "cancérogène possible" pour les utilisateurs intensifs par le Centre international de recherche sur le cancer.
Accéder à la mise à jour de l'expertise de l'Anses
Accéder aux résultats de l'étude suédoise (en anglais)
La pollution atmosphérique augmente le risque d’hypotrophie fœtale
Les femmes enceintes exposées à la pollution atmosphérique et au trafic routier courent un risque significatif de donner naissance à un bébé de petit poids, et ce même à des niveaux inférieurs aux normes fixées par l’Union européenne. Il s’agit de la principale conclusion issue de l’étude européenne de cohorte ESCAPE (European Study of Cohorts for Air Pollution Effects). Cette méta-analyse montre l’influence de la pollution atmosphérique sur la croissance fœtale. Elle est coordonnée par l’équipe Inserm grenobloise de Rémy Slama. Les concentrations en polluants ont été mesurés à l’adresse du domicile de 74 178 parturientes entre 1994 et 2011, la densité du trafic sur la route la plus proche et le volume total de trafic sur toutes les routes principales dans un rayon de 100 mètres autour du lieu de résidence. Les particules fines en particulier, provenant des gaz d’échappement, des émissions liées au chauffage et aux activités industrielles, sont pointées du doigt. D’autres polluants atmosphériques sont concernés également, à un moindre degré. Il s’agit des particules inférieures à 10 micromètres (PM 10) et de celles ayant un diamètre compris entre 2,5 et 10 µm (PM 2,5-10), mais aussi du dioxyde d’azote et des oxydes d’azote. En attendant la mise en place d’une nouvelle réglementation, les experts de l’étude préconisent aux femmes enceintes d’éviter au maximum les lieux de concentration de ces pollutions atmosphériques.
Consulter le communiqué de presse de l'Inserm
De nouveaux éléments pour mieux comprendre la problématique santé-environnementale des particules fines
L'Institut national du cancer publie une fiche repère de 8 pages qui propose un bilan sur les particules fines et aborde la question de leur impact sur la santé, avec notamment le cas des particules diesel vis-à-vis du risque de cancer. Elle dresse un état des lieux des connaissances sur les caractéristiques des particules atmosphériques, les sources d'émission de particules fines en France et l'exposition de la population française à ces particules. Le document présente l'impact de ces particules sur la santé avec, notamment, le cas des particules diesel classées cancérogènes. On y trouve également un point sur les mesures visant à réduire l'émission de particules au niveau national et européen.
Consulter la fiche repère de l'INCa |
AGENDA
Exposition aux substances chimiques et aux nanoparticules : restitution du PNRST
ANSES
13 novembre, Paris
Informations et inscriptions
Qualité de l’air à l’intérieur des bâtiments :
causes, effets, prévention et gestion
Primequal-Predit
19-20 novembre, La Rochelle
Informations et inscriptions
Journées techniques sur la radioprotection
Cirkus
21-22 novembre, Lyon
Informations et inscriptions
Exploitations minières passées et présentes : impacts environnementaux et sociétaux
Entretiens Jacques Cartier
26 novembre, Le Bourget du Lac
Informations et inscriptions
Gestion des risques face aux changements climatiques
Entretiens Jacques Cartier
25-26 novembre, Lyon
Informations et inscriptions
4ème Congrès national de santé environnement
Cancer et Environnement
SFSE
28 - 30 novembre, Lyon
Informations et inscriptions
Cancer et Environnement : soirée-débat
Centre Léon Bérard
29 novembre, Lyon
Pour tout renseignement, contactez le 04 37 90 17 10 ou infos@canceropole-clara.com
Pollutec horizons 2013
Focus santé-environnement
3-6 décembre, Paris
Informations et inscriptions
Un air meilleur pour tous - Tous pour un air meilleur
Fédération Atmo
9 décembre, Strasbourg
Informations et inscriptions
Les effets cumulés des expositions aux substances chimiques
Anses, BfR, DTU Food
10 - 12 décembre, Paris
Informations et inscriptions
FORMATIONS
Qualité de l'environnement intérieur
ADES du Rhône
21-29 octobre; 28 novembre; 9 décembre, Lyon
Informations et inscriptions
Maîtrise et conduite d’une évaluation des impacts sanitaires (EIS)
ARS Ile de France
26 - 29 novembre, Paris
Informations et inscriptions
Facteurs environnementaux et risques de cancer
Centre Léon Bérard
22 mars 2014, Lyon
Informations
APPELS A PROJETS
Appel à projet de la plateforme Envité RA (2013/2014)
Nanomatériaux,
Perturbateurs endocriniens,
Aménagement du territoire et enjeux en santé environnement.
Objectif : lien entre la recherche et les acteurs économiques
Informations
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En Rhône-Alpes
Comment les Rhônalpins jugent-ils la qualité de l'air ?
La qualité de l’air en Rhône-Alpes a tendance à s’améliorer sur la plupart des polluants réglementés mais cela ne suffit pas à respecter les niveaux imposés par l’Europe. Si rien n’est fait près de 200 000 Rhônalpins pourraient être encore exposés à des dépassements en 2015. C’est dans ce contexte qu’Air Rhône Alpes, l’observatoire de la qualité de l’air de la région, publie les résultats d’une étude d’opinion sur les préoccupations, les attentes et la volonté d’action des rhônalpins. Cette étude a été réalisée auprès de 600 personnes, en collaboration avec l'Institut de sondage Ipsos. Il en ressort que les habitants de la région sont prêts à contribuer à l’amélioration de la qualité de l’air mais réclament un meilleur accès à l’information pour y parvenir. En effet, 2 Rhônalpins sur 3 s’estiment mal informés sur les questions liées à la qualité de l’air. On note alors que la télévision, la radio et les panneaux d’affichage sont plébiscités par la majorité des participants. Les applis Smartphone et la presse gratuite quotidienne sont également citées. A travers cette enquête d’opinion, l’agence relève que 83 % des Rhônalpins se disent inquiets de la qualité de l’air qu’ils respirent.
Accéder à l'enquête d'Air Rhône-Alpes
L’enquête publique du PPA de la région grenobloise est ouverte
Du 30 septembre au 15 novembre 2013 les habitants des 273 communes de l’Isère concernées par le périmètre du Plan de Protection de l’Atmosphère de l’agglomération grenobloise (PPA) peuvent se rendre dans leur mairie pour s’informer sur le projet et formuler des observations. Mais qu’est-ce qu’un PPA ? Le PPA définit les mesures préventives et correctives à mettre en œuvre pour respecter les valeurs réglementaires de polluants dans l’air. Ce plan est obligatoire pour les agglomérations de plus de 250 000 habitants et sur les zones où les valeurs imposées par la réglementation sont dépassées ou risquent de l’être. Un PPA est élaboré pour 5 ans. Il constitue l’une des réponses au contentieux européen dont la France fait l’objet pour non respect des valeurs réglementaires en vigueur pour les PM10.
En 2007, tous les Grenoblois étaient soumis à des niveaux supérieurs au seuil réglementaire pour les particules fines (PM10) et plus de 45 000 habitants de l’agglomération pour le dioxyde d’azote (NO2). La mise en œuvre de l'intégralité des actions prévues permettrait de respecter les seuils réglementaires en 2015. Le PPA proposé comporte 22 actions concrètes qui concernent différents secteurs d’activités : l’industrie, le secteur résidentiel, les transports et l’urbanisme.
Consulter le projet de PPA de l'agglomération grenobloise (DREAL)
Accéder à la notice explicative du projet
Campagne d’information sur les risques industriels majeurs en Rhône-Alpes
Les établissements industriels à risques majeurs doivent informer, au moins tous les 5 ans, les populations riveraines des risques qui les concernent. En Rhône-Alpes, cette information est réalisée sous forme de campagne intégrant l’ensemble des 90 établissements industriels concernés (8 sites nucléaires, 77 sites Seveso, 5 stockages souterrains de gaz). L’objectif de la campagne d’information 2013 est de sensibiliser la population aux risques industriels majeurs. Elle permettra de diffuser des informations sur la nature des activités industrielles et les risques qu’elles peuvent générer (notamment sur la santé des populations), les mesures de prévention et de protection prises par les industriels et les services de secours, les moyens d’alerte et les consignes à suivre. Cette campagne prendra effet sur 324 communes regroupées en 28 bassins d’information et concernera près de 2,3 millions de personnes.
Consulter le communiqué de presse de la DREAL Rhône-Alpes
Du nouveau sur le Web
Un site dédié à la restitution des colloques en santé-environnement
La Mutualité française Rhône-Alpes a organisé, fin 2012, avec le soutien du Conseil Régional, trois colloques sur la santé environnementale à destination des professionnels de la périnatalité et de la petite enfance. Les temps forts de ces journées ainsi que certaines alternatives concrètes pour réduire l’exposition aux différentes sources de pollution ont été retranscrits à travers le film « Naître et grandir dans un environnement sain ». Les documents de restitution de ces colloques sont disponibles sur ce site dédié qui propose : un espace de visionnage du film « Naître et grandir dans un environnement sain » ; un accès aux contenus des présentations des intervenants ; un quizz qui permet de tester ses connaissances et qui apporte des solutions pratiques pour le quotidien ; des dossiers thématiques.
Accéder au site
PRODIGE Rhône-Alpes s’ouvre sur Internet : l’Etat partage ses données géographiques avec ses partenaires et le grand public.
Cette plate-forme internet créée en 2005, permet d’accéder à un catalogue de données géographiques et environnementales des services de l’Etat, du Conseil régional et des collectivités. Ces données peuvent être départementales ou régionales, et couvrent de nombreuses thématiques (environnement, agriculture, santé, culture, patrimoine, éducation...). Ce partage d’informations et cette mutualisation des données ne sont pas que rhônalpines, elles sont également nationales faisant suite à la directive européenne INSPIRE. Sur le portail sont répertoriés tous les outils, dossiers ou cartographies permettant de mieux connaître et analyser notre territoire. PRODIGE Rhône-Alpes offre des outils de catalogage, de cartographie en ligne et de téléchargement dans un environnement compatible avec les normes et standards européens.
Accéder à la plateforme PRODIGE |